Propos recueillis par Isabelle de Mecquenem, agrégée de philosophie, et Emmanuel Debono, historien
Entretien paru dans Le DDV n° 688, automne 2022
« Nous n’en avons pas fini avec l’antisémitisme », a dit le président de la République lors de la commémoration de la rafle du Vél’ d’Hiv au Mémorial de Pithiviers le 17 juillet. Emmanuel Macron n’a-t-il pas ainsi brisé le ghetto mémoriel autour des Juifs exterminés en appréhendant l’antisémitisme comme un problème et une menace pour la communauté nationale ?
Je trouve en effet très positif de républicaniser la position de la question antijuive en France, qui doit toucher tous les citoyens français et les conduire à une réflexion sur les valeurs et les normes qu’ils veulent défendre et illustrer. Si les Juifs sont les premiers concernés par la mémoire de la Shoah, ils ne doivent pas être les seuls à faire le nécessaire travail de mémoire sur la question. Mais il faut parallèlement se garder d’effacer la spécificité du génocide des Juifs d’Europe en l’assimilant au racisme esclavagiste ou colonial, comme le font certains idéologues du postcolonialisme et du décolonialisme. En revanche, il est parfaitement légitime de procéder à des comparaisons qui font avancer la connaissance historique.
Mais ce qu’il ne faut surtout pas passer sous silence ou négliger, c’est la principale source de la haine des Juifs aujourd’hui : l’islamisme dans toutes ses variantes. Dans les cérémonies antiracistes commémoratives, la tendance est trop souvent de condamner rituellement l’antisémitisme du IIIe Reich ou celui de Vichy tout en s’abstenant de désigner le principal vecteur de l’antisémitisme contemporain, l’islamisme. Ou encore en désignant « l’extrême droite » comme sa principale source aujourd’hui, ce qui est tout simplement faux.
« Les représentations et les croyances antijuives n’ont nullement disparu dans l’opinion des adhérents et des sympathisants du RN. »
Nous devons nous garder de « passéiser » ou d’« archaïser » la haine des Juifs, en l’inscrivant exclusivement dans la mémoire du racisme, du fascisme et du nazisme. Le grand public est ainsi invité à associer haine des Juifs et extrême droite, en oubliant l’extrême gauche « antisioniste » et l’islamisme. On peut y voir une stratégie de diversion. Il convient donc de souligner que l’erreur fondamentale dans l’analyse de l’antisémitisme contemporain consiste à ne pas voir sa nouvelle matrice, à savoir le couple formé par l’antisionisme radical et l’islamisme. Mais il faut aussitôt préciser que l’antisionisme radical (qui vise à l’élimination d’Israël) est désormais porté principalement par les mouvements et les groupements situés à l’extrême gauche. Cette dernière, qui avançait naguère sous le drapeau du marxisme-léninisme et de l’anti-impérialisme, avance aujourd’hui sous le drapeau du décolonialisme, de l’antisionisme radical et du pseudo-antiracisme islamophile.
C’est sans doute la première fois qu’un président de la République s’exprime sur l’antisémitisme alors qu’il vient lui-même d’être visé par une caricature antisémite le représentant comme une marionnette du grand capital à la veille du Festival d’Avignon. Peut-on parler d’un antisémitisme culturel comme d’une forme spécifique d’antisémitisme ?
L’amalgame polémique Macron-Rothschild est devenu un lieu commun du discours antijuif globalisé, illustrant la fusion des stéréotypes du Juif milliardaire et du Juif dominateur-manipulateur. En France, il est présent dans l’imaginaire social, et donc dans la culture commune, mais il est en même temps sollicité, dans le champ politique, par les propagandes antijuives les plus diverses, qu’elles relèvent du nationalisme xénophobe à la française, de courants néo-gauchistes conspirationnistes ou d’officines islamistes. D’une façon générale, on ne saurait distinguer nettement le culturel du politique dans les attitudes et les actions antijuives.
Une certaine gauche a fait de la dénonciation d’Israël son obsession. L’écrivain Jacques Givet décrivait déjà, en 1967, ce « néo-antisémitisme » de gauche après la guerre des Six Jours. Quels en sont les motivations et les contours actuels ?
Dans son essai politique lucide et revigorant publié en 1968, La Gauche contre Israël ?, Jacques Givet analysait ce qu’il appelait le « néo-antisémitisme », en commençant par noter qu’il ne se réduisait pas à un simple retour de « l’antisémitisme classique » et, surtout, qu’il émanait « le plus souvent d’antiracistes » qui ne manquaient pas de « protester de leurs bons sentiments ». Il distinguait aussi finement, parmi les antijuifs, le type de « l’antisémite anti-oriental » et celui de « l’antisioniste anti-occidental », le premier fixé plutôt à l’extrême droite et le second plutôt à l’extrême gauche. De 1968 à 2022, la population militante incarnant le premier type s’est considérablement réduite, alors que celle qui incarne le second type s’est accrue et redéfinie autour de la construction d’une nouvelle figure de l’ennemi, baptisé « axe américano-sioniste » ou « judéo-croisés » par les islamistes jihadistes qui se sont multipliés depuis les années 1980. Simultanément, les idéologues et les propagandistes d’un islamisme à visage « modéré », soucieux de respectabilité dans le champ culturel libéral-démocratique, ont joué la carte de l’antiracisme en redéfinissant l’ennemi comme « islamophobe », leur objectif étant d’intimider ceux qui seraient disposés à critiquer les dérives islamistes.
Les formes dominantes actuelles de l’antisémitisme tendent à reléguer à l’arrière-plan les manifestations du camp nationaliste en la matière, d’autant que le RN s’efforce de se décharger du lourd héritage du FN. Cet antisémitisme de la droite national-populiste vous semble-t-il aujourd’hui résiduel et sans incidence réelle ?
Si l’on note en effet un effacement des attaques antijuives dans le discours public des dirigeants nationalistes, ceux du RN au premier chef, les représentations et les croyances antijuives n’ont nullement disparu dans l’opinion des adhérents et des sympathisants. On sait par exemple que, dans les sondages réalisés ces dernières années, l’adhésion des sympathisants du RN et des électeurs de Marine Le Pen aux thèmes complotistes est nettement supérieure à celle de l’ensemble des personnes interrogées. Dans une enquête de l’Ifop réalisée en décembre 2018, la croyance à un « complot sioniste à l’échelle mondiale » était validée par 36 % des sympathisants du RN et 31 % des électeurs de Marine Le Pen, la moyenne nationale étant de 22 %.
« La construction du “sioniste” comme type intrinsèquement répulsif, disons comme contre-type ou comme figure démoniaque, a permis de faire surgir une nouvelle vision antijuive du monde, mieux adaptée aux croyances de l’époque présente. »
Divers sondages ont montré que le thème du complot juif ou sioniste continuait de susciter l’adhésion d’une partie de l’opinion. Ce thème demeure-t-il, dans ses différentes formes d’expression, la matrice essentielle de l’antisémitisme ?
Il faut d’abord souligner qu’il s’agit d’un complot juif ou sioniste mondial. Le complot « judéo-sioniste » dénoncé est toujours un mégacomplot. Le thème du « Juif déicide » ayant largement perdu sa crédibilité en raison de la déchristianisation croissante de la société française, les vieux mythes d’accusation les plus exploités et reformulés par les propagandistes sont d’abord celui du Juif « meurtrier rituel », donc cruel, assassin, sanguinaire, belliciste, ensuite celui du Juif comploteur et manipulateur mû par la volonté de dominer le monde, enfin celui du Juif « riche », « capitaliste », « financier apatride » ou « international », maître du monde grâce à la puissance de l’argent. La relative nouveauté, dans la batterie d’accusations criminalisantes ou diabolisantes aujourd’hui observable, consiste à accuser les Juifs, en tant que sionistes ou pro-sionistes, d’être nationalistes et racistes. C’est ainsi que le thème du « racisme juif », qu’on rencontrait marginalement dans les écrits des activistes antijuifs au cours des années 1930 et sous l’occupation allemande, joue désormais un rôle central dans la polémique antijuive recentrée sur la dénonciation diabolisante du sionisme, assortie d’un engagement inconditionnel en faveur de la « cause palestinienne » érigée en cause universelle par la plupart des milieux néo-gauchistes et toutes les mouvances islamistes. Il faut reconnaître que la construction du « sioniste » comme type intrinsèquement répulsif, disons comme contre-type ou comme figure démoniaque, a permis de faire surgir une nouvelle vision antijuive du monde, mieux adaptée aux croyances de l’époque présente. Les antimondialistes et les néo-antiracistes se rejoignent dans la diabolisation du « sionisme mondial ». Résultat d’une fusion des accusations de cruauté, de complot et de racisme, l’antisionisme démonologique est ainsi devenu la principale forme à la fois culturelle et politique de l’hostilité envers les Juifs.
Dans votre livre Sortir de l’antisémitisme ?, vous évoquez le cas des « Juifs antijuifs » et interrogez l’argument de la « haine de soi » popularisé par Theodor Lessing dans un ouvrage paru en 1930. Que vous inspire cette clé de lecture proposée par le philosophe allemand ?
La plupart d’entre eux sont des antisionistes radicaux qui, à travers leur total rejet d’Israël, ont fini par épouser les thèses des ennemis des Juifs. Certains poussent la logique jusqu’à refuser d’être Juifs et considérés comme tels. Mais ce déni d’identité ne trompe personne et joue au contraire le rôle d’un passeport médiatique. Ils interviennent dans l’espace public sous les habits trompeurs d’intellectuels d’origine juive indignés par le « système d’apartheid » que serait l’État d’Israël. Ils se font ainsi les relais de la propagande palestinienne. Bien que peu nombreuses, ces voix juives antijuives sont systématiquement mises en avant et fortement médiatisées. Elles peuvent compter sur le soutien des pays arabo-musulmans et de l’Iran comme sur l’influence des réseaux internationaux du gauchisme culturel et politique, dont l’objectif commun est l’élimination de l’État d’Israël. Prenons quelques exemples, sur la base de deux critères : les Juifs antijuifs sont soit des Juifs qui défendent ou soutiennent des antijuifs, soit des Juifs qui se rallient à des groupes antijuifs, par un processus de conversion idéologique. C’est ainsi qu’en France, des Juifs se sont faits les défenseurs du négationniste Robert Faurisson, que d’autres sont devenus des compagnons de route du Parti des indigènes de la République en voyant dans le Hamas ou le Hezbollah des mouvements de « résistance » légitimes, que d’autres encore manifestent pour soutenir le prêcheur de haine antijuive Hassan Iquioussen, etc.
Face à ce qu’on continue d’appeler l’antisémitisme, trois types de réactions peuvent être identifiés : le rejet militant ou l’anti-antisémitisme, l’inversion affichée ou le philosémitisme (ou « judéophilie »), et l’intériorisation plus ou moins honteuse ou la « haine de soi juive » (jüdischer Selbsthaß), pour reprendre l’expression rendue célèbre en 1930 par le « sioniste culturel » Theodor Lessing, assassiné trois ans plus tard par un groupe de nazis.
Il faut souligner que la haine de soi est toujours en même temps une honte de soi, mêlée de ressentiment, pour ceux du moins qui ont des comptes à régler avec leurs origines ou qui en souffrent. Les « Juifs antijuifs » que furent Otto Weininger ou Arthur Trebitsch ne niaient pas leur judéité, ils en souffraient, comme en témoigne cet aveu de Trebitsch en 1920 : « De même qu’un lépreux ou un cancéreux porte son mal écœurant sous son habit tout en en étant conscient à chaque instant, je porte avec moi la honte et la flétrissure, la culpabilité métaphysique de mon existence juive. »
Il faut pointer la véritable nouveauté dans les nombreuses métamorphoses de la vieille « question juive » : l’instrumentalisation de l’antiracisme et de l’antifascisme à des fins antijuives, à travers la diabolisation du sionisme et d’Israël, elle-même de plus en plus islamisée. Encore une fois, il y a là un inquiétant retournement idéologique et politique, dont la cause fondamentale est le rejet inconditionnel de l’existence d’Israël, qui forme le cœur de l’antisionisme éradicateur.
Vous montrez dans le même ouvrage que le philosémitisme, qui est une réponse classique à l’antisémitisme, n’est pas dénué d’ambiguïtés. En entrevoyez-vous des manifestations dans des attitudes, discours ou initiatives actuels ?
Si, par le mot « judéophilie » (préférable à « philosémitisme »), on désigne une amitié ressentie pour le peuple juif ou un intérêt admiratif pour le judaïsme, la pensée ou la culture juives, il faut aussi reconnaître que les judéophiles déclarés n’échappent pas à l’ambivalence des sentiments ni aux postures tactiquement affichées. On ne saurait s’étonner de constater qu’il y ait des hypocrites, des stratèges cyniques, des opportunistes et des Tartuffe dans le camp des judéophiles, comme dans tous les camps.
On constate toujours une pathologisation de l’antisémitisme en guise de théorie, qu’il soit psychose, névrose ou perversion, voire pandémie virale. N’y avez-vous pas contribué en adoptant la notion de judéophobie ?
J’ai cherché un terme susceptible de remplacer le mot « antisémitisme », lourdement chargé de connotations trompeuses, puisque dérivant de la raciologie européenne des années 1870-1900, fondée sur le couple « Aryens-Sémites ». Ce n’est plus au nom de la défense de la « race aryenne » que les Juifs, en tant qu’appartenant à la « race sémitique », sont aujourd’hui rejetés et stigmatisés. Le « sémitisme » a été relégué dans le musée des fictions et la « race sémitique » s’est perdue dans l’océan des chimères pseudo-scientifiques. Mais le mot « antisémitisme » a survécu au naufrage. Et ce, malgré les réserves exprimées par les meilleurs esprits, qu’il s’agisse de Bernard Lazare, de Jules Isaac ou de Léon Poliakov.
« Plutôt que d’antisémitisme, de néo-antisémitisme, d’antijudaïsme ou de judéophobie, il vaudrait mieux parler ici de “judéomisie”, tant il est vrai qu’il est moins ici question de peur (phóbos) que de haine (mîsos) et que l’opposition entre “Sémites” et “Aryens” n’est plus de saison. »
En empruntant à un célèbre texte de Leo Pinsker, Autoémancipation ! (1882), le néologisme « judéophobie », qui désignait en effet pour ce médecin d’Odessa une pathologie mentale, j’ai pris le suffixe « phobie » comme signifiant simplement « peur », en précisant que cette peur des Juifs était indissociable d’une haine les visant. Peur, haine, ressentiment : telles sont les principales passions dont les Juifs sont les cibles dans la longue durée. J’ai voulu mettre l’accent sur les passions, souvent oubliées au profit des représentations et des croyances, mais en ne les catégorisant pas systématiquement comme des phénomènes pathologiques (ce qu’elles peuvent être dans certains cas).
Plutôt que d’antisémitisme, de néo-antisémitisme, d’antijudaïsme ou de judéophobie, il vaudrait mieux parler ici de « judéomisie », tant il est vrai qu’il est moins ici question de peur (phóbos) que de haine (mîsos) et que l’opposition entre « Sémites » et « Aryens » n’est plus de saison. Bien au contraire, la vision raciste du Juif a fait place à la vision pseudo-antiraciste du Juif comme raciste. Il y a là, j’insiste, un grand renversement des perspectives, impliquant une inversion victimaire aux conséquences aussi considérables qu’inquiétantes. Avec l’antisionisme radical qui alimente l’accusation de racisme visant les Juifs osant défendre le droit d’Israël à l’existence, la haine des Juifs mondialisée est entrée dans une nouvelle époque. Et ce, au moment même où la haine de l’Occident, qu’on pourrait appeler l’« hespéromisie », est en passe de succéder à l’hespérophobie, la vieille peur de l’Occident impérialiste et colonisateur. Dans cet anti-occidentalisme radical, qui implique un antisionisme éliminationniste, communient les islamistes, les néo-gauchistes (décoloniaux et éco-féministes), la dictature iranienne et la Russie poutinienne.
Dans le jeu des passions négatives politisées dont les Juifs sont les cibles, la haine prévaut sur la peur – une haine qui rêve de faire disparaître son objet. Contrairement à ce qu’on était en droit d’espérer aux lendemains du procès de Nuremberg, l’histoire des projets de « judéocide » n’est pas terminée. En témoignent les appels à détruire l’État juif, de plus en plus souvent ponctués du cri « Allahou akbar », signe de l’islamisation croissante de la question. L’ironie tragique de l’Histoire a été finement saisie par Amos Oz notant au milieu des années 2000 : « En 1930, mon père lisait sur les murs de Pologne : “Les Juifs en Palestine !”. Aujourd’hui on entend : “Les Juifs hors de Palestine !”. »
Au risque d’ouvrir un abîme, est-il possible d’en finir avec l’antisémitisme ?
Dans mon livre, j’ai voulu montrer le caractère problématique de ce qu’on appelle « antisémitisme » et « philosémitisme », mais aussi du projet de sortir de l’antisémitisme. Car ce projet de créer un monde sans antisémitisme pourrait bien signifier secrètement, au moins pour certains, celui de faire advenir un monde sans présence juive. On n’imagine pas en effet un peuple historique comme le peuple juif qui n’aurait pas d’ennemis. Mais peut-on exiger d’un peuple de disparaître pour que s’évanouissent ses ennemis ? C’était le pari des assimilationnistes naïvement dogmatiques, portés par l’utopie d’une totale éradication des identités collectives. Supporter d’avoir des ennemis et être en même temps décidé à les combattre, peut-être est-ce le prix à payer pour continuer à exister en tant que peuple juif.
Les mythes politiques ne meurent pas, ils se transforment, parfois au point de devenir méconnaissables. Ils renaissent en s’adaptant aux croyances en cours et à ce que Tocqueville appelait les « passions générales et dominantes ». L’une des nouveautés idéologiques de notre époque aura été l’émergence de diverses convergences, reconnues ou non par les acteurs, entre les mouvements islamistes et les mouvances néo-gauchistes, fondées notamment sur leur commune détestation du sionisme et d’Israël ainsi que sur leur haine partagée de l’Occident supposé intrinsèquement raciste et « islamophobe ». Un Occident à visage américain qui serait secrètement dirigé par les Juifs ou les « sionistes ». On peut craindre que cette haine idéologisée, voire mythologisée, fonctionnant comme le moteur d’une vision conspirationniste du monde, ait de l’avenir. C’est pourquoi il ne faut pas baisser la garde, sans prendre pour autant nos bonnes intentions pour des actions efficaces.
Pierre-André Taguieff
Né en 1946, Pierre-André Taguieff est l’auteur d’une cinquantaine d’essais dont le premier, La Force du préjugé (Gallimard, 1988), marque le début d’une carrière scientifique retracée dans le volume La Modernité disputée (Éditions du CNRS, 2020). Considéré comme l’héritier de l’historien Léon Poliakov, il souscrit comme lui à l’idée que le racisme et l’antisémitisme sont métamorphiques et ne disparaîtront donc jamais. Pierre-André Taguieff interroge également l’antiracisme dont il dénonce les illusions et les errements dans une quête des fondements conceptuels qui reste l’horizon de son engagement au service d’une gauche républicaine. Ses essais s’adressent aussi à un large public, comme le prouvent ses récentes contributions à la collection « Que-sais-je ?» sur les théories du complot, l’eugénisme ou l’antisémitisme.
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