Ornella Guyet, journaliste
Article publié dans Le DDV n°694 (article mis à jour le 4 février 2025)
Fin août 2024 : malgré le beau temps, une ambiance sinistre règne dans la petite ville d’Oranienburg, située à une trentaine de kilomètres au nord de Berlin. À la sortie d’une visite éprouvante du camp de concentration de Sachsenhausen, je traverse la ville en direction de la gare. Je parcours des rues bordées de maisons proprettes, les premières étant situées à seulement quelques dizaines de mètres de l’entrée du camp, comme c’était déjà le cas il y a 80 ans. Le passé semble percuter le présent. À peine ai-je parcouru 200 mètres que je croise un homme promenant son chien, vêtu d’un t-shirt Thor Steinar, marque néo-nazie théoriquement interdite. Plus loin, deux skinheads discutent, l’un arborant une croix de fer. Attablé à la terrasse d’un kebab, un groupe de bas-du-front sirote des bières, tandis que des mines patibulaires hantent les abords de la gare.
Nous sommes dans le Brandebourg et les sondages s’inquiètent d’un score exceptionnellement haut de l’AfD : le parti d’extrême droite pourrait-il prendre le contrôle du Land dans un mois ? Comment a-t-on pu en arriver là ? N’a-t-on donc retenu aucune leçon du passé dans ce petit coin tranquille de l’Allemagne ?
Crash-test pour la démocratie
De fait, les résultats des élections régionales de septembre se sont révélés sans appel : l’AfD est désormais le 2e parti en Saxe et dans le Brandebourg. En Thuringe, il a devancé la CDU et est donc le premier parti du Land.
Si dans le Brandebourg le parti a manqué de peu le seuil d’un tiers des sièges, il l’a atteint dans les deux autres Länder, ce qui lui confère une minorité de blocage : même si les autres partis parviennent à former une coalition de gouvernement, nombre de décisions importantes ne pourront plus se prendre sans son accord. En Thuringe, les secteurs concernés incluent la modification de la Constitution, la nomination de magistrats ou même celle des responsables de l’antenne régionale de l’Office fédéral pour la protection de la Constitution (Bundesamt für Verfassungsschutz) qui est chargé de surveiller les organisations et institutions menaçant la démocratie dont… l’AfD locale, classée comme extrémiste quelques semaines auparavant.
Ces résultats constituent donc un test pour l’extrême droite et sa capacité éventuelle à gouverner, mais aussi pour la démocratie allemande et sa capacité à s’en protéger. Et on peut dire que l’exemple de la Thuringe montre que ça commence mal pour le premier de ces deux volets.
26 septembre : le parlement régional doit élire son président. La séance est présidée par le doyen de l’assemblée, Jürgen Treutler, 73 ans, élu de l’AfD. Dans son discours d’ouverture, il évoque le « mépris du peuple » par une « élite » et cite l’éducateur nazi Eduard Spranger. Immédiatement après, il tente de manipuler les règles pour bloquer l’élection d’un président du parlement non issu des rangs de l’extrême droite.
Les résultats des élections régionales de septembre se sont révélés sans appel : l’AfD est désormais le deuxième parti en Saxe et dans le Brandebourg. En Thuringe, il a devancé la CDU, s’affirmant donc comme le premier parti du Land.
Avec 32 sièges sur 88, l’AfD est le groupe parlementaire dominant, et la tradition aurait voulu que ce rôle lui échut. Cependant, il ne s’agit pas d’une obligation et sans majorité absolue, le parti n’a aucun moyen de plier le reste des députés à sa volonté. Les autres partis ne voulant pas d’un président AfD, ils ont chacun présenté leurs propres candidats. Treutler a répondu en bloquant leurs motions, provoquant une impasse. Le directeur du parlement, un juriste chargé d’y faire respecter les procédures, a dénoncé une « violation de la constitution ».
La Cour constitutionnelle a finalement dû intervenir pour limiter les actions de Treutler, le contraindre à mener cette élection et réaffirmer le droit des parlementaires à s’organiser eux-mêmes. Finalement, le conservateur Thadäus König a été élu mais cette affaire illustre la menace que représente l’AfD pour la démocratie.
Fantasmes putschistes
Il faut dire que le parti s’est surpassé ces derniers mois. Au niveau national, des manifestations monstres ont suivi la révélation il y a un an par le média Correctiv de la tenue d’une réunion secrète organisée par des cadres de l’organisation visant à « remigrer » deux millions de résidents étrangers mais aussi d’Allemands d’origine étrangère. Parmi les participants, trois membres de l’Union des Valeurs (Werteunion), une tendance visant à extrême-droitiser la CDU qui a depuis quitté le parti, le porte-parole des identitaires autrichiens Martin Sellner ou encore des Reichsbürger. Cette dernière mouvance, assimilable aux Citoyens souverains, a connu plusieurs vagues d’arrestations ces dernières années suite à des projets d’attentats voire de coup d’État.
Ainsi, en décembre 2022, les membres du groupe Patriotische Union (Union patriotique), formé autour du prince de Reuss Heinrich XIII, sont accusés d’avoir fomenté un coup d’État militaire. Il leur est également reproché d’avoir voulu « pénétrer par la force dans le parlement fédéral allemand, le Bundestag, avec un petit nombre d’hommes armés », notamment grâce à la complicité de Birgit Malsack-Winkemann, juge et ancienne députée AfD.
De même, pas plus tard qu’il y a trois semaines, huit militants néonazis ont été arrêtés pour avoir planifié une conquête paramilitaire de territoires Saxe, accompagnée d’un « nettoyage ethnique ». La TAZ a alors publié une photo de Björn Höcke, ancien professeur d’histoire et leader de l’AfD de Thuringe, posant avec cinq d’entre eux, également membres du mouvement de jeunesse du parti, Junge Alternative (Jeune Alternative).
« Tirer sur des femmes et des enfants »
Il faut dire qu’au sein de cette organisation, on est sans complexe. Lors d’une « randonnée des héros » infiltrée par des journalistes allemands de la chaîne RTL il y a bientôt un an, un militant expliquait que ce n’était pas un hasard si « les Juifs ont été haïs par tous les peuples depuis 4000 ans ». Et de proposer une « solution » à ce « problème » : « leur attribuer un quartier où ils pourraient tous aller » !
S’agissant des personnes d’origine étrangère, « il y aurait un ghetto d’habitation et un ghetto de travail. On y contrôle qui entre et qui sort. Les gens y sont nourris, pas excessivement, mais suffisamment. L’objectif est qu’ils en aient tellement marre qu’ils retournent un jour d’eux-mêmes dans le pays de leurs ancêtres. » Un discours glaçant puisqu’il rappelle les premières mesures prises par les nazis à l’encontre des juifs, bien avant la mise en place de la politique d’extermination en tant que telle. Mais ce n’est pas tout : que faire si les personnes enfermées cherchent à se révolter ? Il faudrait « qu’il y ait de notre part une certaine disposition à la violence. En tant qu’État, je chercherais des volontaires prêts à tirer sur des femmes et des enfants en cas de besoin ».
L’ex-député Holger Stienen est bien de cet avis : il faut ouvrir des « camps de concentration et [prévoir des] vols retour » pour les étrangers. En 2023, il affirmait : « Nous avons besoin d’un État totalitaire à l’ancienne pendant quelques années pour faire le ménage dans la racaille ».
Sur son compte Facebook, des posts font référence à une « solution finale verte » pour dénoncer les politiques écologistes, évoquant le sort qui serait fait à « ceux qui se chauffent au gaz [et qui] seront envoyés dans leur propre gaz ou dans une piscine remplie de pétrole ». La relativisation de la Shoah bat son plein chez cet homme : « Il existe un genre de camp de concentration issu de l’économie, vous le savez ? C’est-à-dire les camps de concentration où certains produits sont stockés et retenus ». Les responsables et militants de l’AfD passent leur temps à se poser en victimes d’un système qui les opprimerait, en osant les comparaisons les plus éhontées.
Lingua Tertii Imperii (LTI)1Lingua Tertii Imperii (LTI) : manière de nommer la novlangue des nazis, décryptée par le philologue allemand Viktor Klemperer, auteur de LTI, la langue du IIIe Reich (1947).
Globalement, le vocabulaire nazi imprègne les discours de l’AfD ainsi que ses slogans, y compris sur ses affiches : on parle plus volontiers de « Gemeinschaft » (la société au sens de communauté de sang) que de « Gesellschaft » (la société au sens de communauté des citoyens et de vivre ensemble). On craint une « Umvolkung », terme nazi désignant sous le IIIe Reich la nécessité d’assimiler les « Allemands ethniques » (Volksdeutschen) vivant à l’Est depuis des générations mais qui dans son acception contemporaine désigne au contraire le « Grand Remplacement ». On appelle à « protéger nos enfants » (blonds aux yeux bleus de préférence) contre les « hordes » immigrées et le « lobby LGBT » Même la biodiversité doit être protégée au nom de la préservation de « l’espace vital » des plantes et des animaux (suivant un jeu de mots sur le double sens de « Lebensraum » : « espace vital » mais aussi « biotope ») !
La haine des musulmans et des immigrés est omniprésente, l’antisémitisme non dissimulé. Il faut en finir avec la repentance : « Les Allemands, c’est-à-dire notre peuple, sont le seul peuple à avoir planté un monument de la honte dans le cœur de sa capitale », a déclaré Höcke à propos du mémorial aux Juifs assassinés d’Europe en 2017. Maximilian Krah, eurodéputé AfD réélu en 2024, a renchéri en mai dernier dans un entretien au journal italien La Repubblica, en affirmant qu’un « SS n’était pas automatiquement un criminel ».
En Thuringe, Björn Höcke a été condamné à deux reprises cette année pour avoir harangué la foule au cri de « Tout pour l’Allemagne » ( « Alles für Deutschland »), la devise des SA, interdite dans le pays au même titre que les autres symboles nazis. C’est aussi en Thuringe que l’AfD, dont il était tête de liste, a jugé bon de citer un poète nazi en exergue de son programme électoral. Dans quelques municipalités du Brandebourg, le parti gouverne même aux côtés de Heimat (Patrie), qui n’est autre que l’ex-NPD, le parti néonazi le plus connu d’Allemagne.
Cette radicalité est fortement influencée par la Nouvelle Droite. Né en France, ce courant édite en Allemagne plusieurs journaux, où il promeut des discours visant à mettre fin à la « culture de la mémoire », bien loin de l’image ripolinée que la revue Éléments voudrait en présenter de ce côté-ci du Rhin. L’AfD lui emprunte sa stratégie visant à détourner à son profit des thématiques sociales et sociétales chères à la gauche, mais toujours en pointant du doigt les étrangers ou les soi-disant « élites multiculturelles », en particulier les Verts. Suivant cette logique, c’est au nom de l’égalité hommes-femmes et de la lutte contre l’homophobie, selon elle menacée par les musulmans, qu’Alice Weidel, porte-parole du parti, lesbienne ayant pour compagne une citoyenne suisse d’origine sri-lankaise, explique s’être convertie à l’extrême droite.
L’AfD emprunte [à la Nouvelle Droite] sa stratégie visant à détourner à son profit des thématiques sociales et sociétales chères à la gauche, mais toujours en pointant du doigt les étrangers ou les soi-disant « élites multiculturelles », en particulier les Verts.
À l’international, l’AfD affiche sur l’Europe une position souverainiste et prône l’arrêt des livraisons d’armes à l’Ukraine et à Israël. Si sur le premier sujet, le monde politique allemand apparaît parfois divisé au-delà des clivages, en revanche, le soutien à l’Etat hébreu fait en général consensus, au nom du devoir de mémoire qui incite à rejeter les positions antisionistes.
La fascination pour les régimes autoritaires va parfois loin : Maximilian Krah est accusé d’avoir touché des subsides russes et l’un de ses assistants parlementaires a été arrêté sur des soupçons d’espionnage au profit de la Chine. Mi-décembre, Tino Chrupalla, porte parole du parti, a affirmé la victoire du Kremlin contre Kiev : «La Russie a gagné cette guerre. La réalité a rattrapé ceux qui prétendent vouloir rendre l’Ukraine capable de gagner la guerre». Et d’appeler à remettre en cause l’appartenance de l’Allemagne à l’Otan au profit d’une « communauté de défense » européenne qui prenne en compte « les intérêts de la Russie ».
Un vote de conviction
Pour autant, si les scores électoraux de l’AfD ont moins progressé qu’attendu lors des élections européennes, le parti est tout de même arrivé deuxième. Ils restent de toute façon élevés, battant des records à l’Est. La radicalisation des discours, imprégnés de LTI, ne semble pas rebuter les électeurs. Bien au contraire : elle se révèle être une stratégie gagnante. Pire : les sondages post-électoraux révèlent que pour la première fois, les électeurs de l’AfD reconnaissent avoir été majoritairement motivés par un vote de conviction plutôt que par un vote protestataire.
Quel est le profil des électeurs de l’AfD et pourquoi cette dichotomie Est-Ouest ? À l’Est, la réunification a entraîné une forte désillusion économique, sociale et culturelle. Plus de trente ans après la chute du Mur, la région reste plus pauvre et plus touchée par le chômage que l’Ouest. Les électeurs de l’AfD se montrent particulièrement sensibles aux crises et aux incertitudes, un ressentiment que le parti exploite habilement.
Par ailleurs, la propagande de la RDA, se revendiquant « antifasciste », a paradoxalement atténué la culpabilité liée au nazisme et dilué la mémoire des victimes de la Shoah dans celle des victimes de la répression politique, c’est-à-dire anticommuniste. Les citoyens compromis avec le régime hitlérien se sont donc vu accorder l’absolution s’ils acceptaient en retour de soutenir le socialisme et la construction d’un « avenir heureux et pacifique ». Peu importe que la société est-allemande ait été composée en grande partie de complices et de bourreaux, y compris issus de postes de direction dans les domaines politique, économique, scientifique et culturel.
L’AfD séduit aussi de plus en plus les jeunes générations, éloignées du souvenir des régimes autoritaires et de la Seconde Guerre mondiale. Plus individualistes et économiquement libérales, elles rejettent un État social fort. L’impopularité du FDP, membre de la coalition gouvernementale, a également poussé certains déçus dans les bras de l’AfD. Les réseaux sociaux, notamment TikTok, jouent un rôle dans cette dynamique, bien que leur impact semble parfois surestimé. Enfin, pour les plus jeunes, l’AfD, désormais intégrée au paysage politique, apparaît comme une option « normalisée ».
L’AfD séduit aussi de plus en plus les jeunes générations, éloignées du souvenir des régimes autoritaires et de la Seconde Guerre mondiale. Plus individualistes et économiquement libérales, elles rejettent un État social fort.
Adoubement par Elon Musk
Cette question des réseaux sociaux est devenue particulièrement prégnante ces dernières semaines, Elon Musk ayant à plusieurs reprises adoubé l’AfD et particulièrement en son sein Alice Weidel. Ces interventions sont interprétées comme une forme d’ingérence, d’autant plus depuis l’annonce par Donald Trump de sa volonté de lui confier des fonctions officielles dans son administration.
L’inquiétude a commencé le 20 décembre dernier, lorsque le milliardaire a déclaré que seule l’AfD pouvait sauver l’Allemagne, puis n’a fait que s’amplifier tout au long du mois de janvier : interview de Musk au journal ultra-conservateur Die Welt, dialogue avec Alice Weidel lors d’un « space » sur X… jusqu’à une intervention lors d’un meeting de l’AfD, à peine quelques jours après avoir fait un salut nazi lors de la soirée d’investiture de Trump et la veille de l’anniversaire de la libération d’Auschwitz. Cet adoubement d’Alice Weidel, qui est devenue de fait la leader du parti grâce à ce soutien de poids, pose cependant question sur sa marge de manœuvre future vis-à-vis de Musk, qui est aussi prompt à retirer son soutien qu’à le donner. Le tabloïd Bild s’en est d’ailleurs ému le 6 janvier dernier.
En parallèle, le patron de Tesla, qui possède une usine dans la pays, s’en est violemment pris aux dirigeants actuels de l’Allemagne, traitant le chancelier Olaf Scholz de « crétin incompétent », le ministre de l’économie Robert Habeck de « traître au peuple allemand » et le président de la République fédérale Frank-Walter Steinmeier de « tyran antidémocratique ». Les dirigeants concernés et certains responsables politiques allemands se sont alarmés de cette immixtion agressive dans la campagne électorale. Quel effet ces interventions auront-elles sur le score de l’AfD ? C’est difficile à dire. Certains analystes pensent qu’il pourrait s’avérer contre-productif même s’il est peu probable que les convaincus soient suffisamment choqués pour changer d’avis. Ce qui est sûr, c’est que la grande majorité des Allemands sont décontenancés par ce soutien. Un collectif d’activistes a projeté un « Heil Tesla » sur la façade de l’usine suite au salut de Musk, dont le caractère nazi ne fait pas débat outre-Rhin.
Vers une alliance des populismes ?
Le système proportionnel et la moindre popularité de l’AfD à l’Ouest protègent encore les institutions fédérales d’une majorité d’extrême droite. Tout de même : à un peu moins de trois mois des élections législatives anticipées prévues le 23 février, les derniers sondages créditent l’AfD de 19 % des intentions de vote, derrière la CDU-CSU (33%) mais devant le SPD (Parti social démocrate) du chancelier Olaf Scholz (15%).
Face aux crises actuelles, les partis traditionnels empruntent parfois des idées à l’extrême droite, notamment sur l’immigration, dans l’espoir de la contrer. En juillet, le chef des conservateurs Friedrich Merz a même envisagé la possibilité d’une collaboration avec l’AfD, avant de rétropédaler face au tollé puis de mettre en garde les antennes régionales de la CDU contre cette tentation en vue des élections de septembre. Ces derniers jours, les manifestants pro-démocratie ont ajouté son nom à leurs protestations contre l’AfD à la suite à sa suggestion de vouloir proposer des mesures de durcissement de la politique migratoire sur « peu importe qui les approuve », suite à la dramatique attaque au couteau d’Aschaffenbourg lors de laquelle un enfant de 2 ans a perdu la vie.
Le vote vient d’avoir lieu et la motion a été adoptée ce 29 janvier grâce au soutien de l’AfD. C’est la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale que les voix de l’extrême droite sont décisives pour l’adoption d’un texte. Se faisant, la CDU/CSU a fissuré le « Brandmauer » ou « mur coupe-feu », l’équivalent allemand de notre « cordon sanitaire ». L’heure est suffisamment grave pour qu’Angela Merkel ait jugé bon de sortir de sa réserve pour condamner ce choix fait par le leader de son propre parti, le peut-être futur chancelier Merz, le qualifiant d’ « erreur », tandis que certains survivants des camps rendent leurs décorations en signe de protestation…
De son côté, le Hongrois Viktor Orbán s’est félicité sur X : « Bonjour l’Allemagne, welcome to the club ! » Alice Weidel a saisi la balle au bond : « Merci, c’est bien de faire partie de votre club ». Parallèlement, l’émergence de l’Alliance Sarah Wagenknecht (Bündnis Sarah Wagenknecht – BSW), une « gauche conservatrice » anti-migrants et pro-Kremlin, a balayé Die Linke et enregistré un succès notable aux régionales. Cette formation envisagerait des alliances avec l’AfD au niveau municipal, et dans tous les cas avec une AfD débarassée de son aile droite représentée par Björn Höcke. Elle se dit déjà ouverte à une enquête commune sur la crise du Covid en Thuringe. Le fait est que sur la question de la politique internationale, les deux formations ont beaucoup de points communs et qu’en s’abstenant sur la politique migratoire, les dix députés du BSW ont permis l’adoption de la loi. L’Allemagne n’en a pas fini avec ses démons populistes…